C’est fait.
Aujourd’hui, nous avons rendu un dernier hommage à notre frater Henri lors d’un rituel funèbre. Ceux qui l’ont connu et aimé étaient là, les anciens de Valenciennes ou de Lille, les nouveaux, un membre de la famille… Nous attendons et discutons avant le début de la cérémonie. Puis c’est l’heure et les conversations cessent immédiatement. Nous pouvons enfin entrer dans le temple où nous sommes accueillis par le sourire chaleureux de Frater Henri, et par le maître officiant.En effet, la photo de notre Frater est en bonne place et y restera tout le temps de la cérémonie. Notre frater avait emprunté la voie rosicrucienne il y a des années et il avait fait de la Rose-Croix le symbole de son travail et de son engagement pour l’avancement de l’humanité. Comme nous tous, il pensait que la mort était une étape, un passage, une transition vers le monde spirituel et à présent, il vivait dans la lumière, dans un éternel présent. Dès lors, pourquoi cette cérémonie aurait-elle été empreinte de tristesse? De l’émotion, bien sûr, mais douce, positive.. Joyeuse? Y a-t-il un terme pour décrire cette émotion, qui vous fait monter les larmes aux yeux mais sans tristesse aucune, cette émotion faite de gratitude, de respect, d’heureux souvenir, qui fait qu’on est heureux pour notre cher disparu de le savoir présent d’une certaine façon, éternellement présent et qu’il nous suffira d’évoquer son souvenir pour qu’il vienne aussitôt? Comment appeler cela? Faut-il d’ailleurs en faire une définition? Qu’importe, cette émotion laisse ensuite la place à l’apaisement, et en une courte méditation, nous nous harmonisons et nous communions avec son âme, une âme qui a rejoint les autres et qui a fusionné avec la Grande Ame Universelle. Ou plutôt qui a réalisé, pris conscience de son unité avec elle. C’est nous qui, incarnés sur le plan terrestre, oublions notre origine divine et que nous sommes reliés à l’Etre, que nous sommes reliés les uns aux autres d’une certaine façon, tout occupés que nous sommes à nous maintenir en vie, à lutter contre l’adversité, à élaborer des projets, à travailler, inventer, rêver; bref, à vivre notre vie humaine soumis aux contingences matérielles. Débarrassé de ces mêmes contingences matérielles, Frater Henri a en quelque sorte retrouvé la mémoire et son état originel. Nous pouvons en avoir un aperçu fugitif lors de nos méditations, ou que nous oublions momentanément notre environnement pour vivre réellement l’instant présent, à réaliser que nous sommes, sans avoir besoin de rajouter quoi que ce soit.
C’est donc sur une notre sereine que cette cérémonie prit fin et que nous sommes retournés dans la salle d’accueil, d’abord encore silencieux et respectueux, puis un peu plus diserts. Autour d’un jus de fruit ou d’un café, nous évoquons ses réalisations, nos rencontres avec lui, son âge, ses petits soucis de santé et son épouse, toujours à ses côtés, un couple bon et heureux. Ah, Frater Henri, que de joie et de bons souvenirs tu laisses derrière toi! Ton exemple nous incite à t’égaler, et nous aspirons, lorsque nous atteindrons ton âge vénérable, à faire preuve de la même sérénité, et à avoir aussi fait oeuvre utile, à faire honneur au symbole de notre Ordre, la Rose-Croix.
Après cette cérémonie, avait lieu le Comité d’Entr’aide Spirituelle, comme un fait exprès, comme si nous étions encouragés par notre Frater à continuer à travailler pour nos frères et soeurs humains. Comment se déroule une cérémonie d’Entraide Spirituelle? Ce sujet a déjà été traité dans mon blog et c’est ici:
http://leblogdegaudius.unblog.fr/2012/11/28/un-rituel-rosicrucien/