Epreuve, ou karma ? (histoire drôle)

Un jour, il arriva qu’un homme perde son portefeuille, dans lequel se trouvaient tous ses papiers : carte nationale d’identité, permis de conduire, carte grise, carte bancaire…

L’homme était bien ennuyé et ses amis, spiritualistes comme lui, s’en inquiétèrent.

 

-          Qu’est-ce qu’il t’arrive ?, lui demandèrent-ils amicalement.

-          Oh, une tuile. J’ai perdu tous mes papiers et je ne les ai pas encore retrouvés. Personne ne m’a contacté et je dois aller en mairie et en préfecture pour refaire toutes mes démarches.

 

Aussitôt, la conversation roule sur le destin, les épreuves, le karma…

 

-          C’est ennuyeux, ce qu’il t’arrive, lui dit l’un d’eux mais pense qu’il s’agit peut-être d’un mal pour un bien.

-          Ça, c’est sûrement un acte  manqué, commenta un autre. Peut-être qu’inconsciemment, tu as envie de faire table rase du passé et de recommencer sur de nouvelles bases ?

-          Tu as sûrement quelque chose à compenser, ajouta un autre. Essaie d’interroger ton maître intérieur. Peut-être que dans le passé, tu as usurpé l’identité de quelqu’un d’autre et te voilà dans l’obligation de prouver qui tu es ?

-          Ou alors, il s’agit d’une épreuve que t’envoient les Maîtres, renchérit encore un autre. Est-ce que, d’une façon, ce n’est pas un signe pour t’inviter à lâcher prise ? Qu’est-ce que tu n’étais pas prêt à abandonner, et que tu dois absolument laisser derrière toi ?

-          Sans aller jusque-là, reprit le troisième, c’est sans doute ton maître intérieur qui te secoue pour te faire avancer ? Réfléchis sur ce que tu as perdu, fais le lien avec ta situation actuelle, et tu auras peut-être la réponse.

 

Devant tant de sollicitude et d’amicaux conseils, notre homme restait bouche bée, ne sachant trop que penser. Un seul de ses amis restait silencieux, ne prenant pas part à la conversation et observant de ci, de là. L’homme s’en étonna :

 

-          Et toi, lui demanda-t-il, tu ne dis rien ? Qu’est-ce que tu en penses ?

 

Son ami lui répondit simplement :

 

-          Si tu as besoin d’aide, je peux te conduire à la préfecture.

 

 Gaudius

Dinner for one (sketch)

Pour terminer l’année sur une note joyeuse, je vous propose ce sketch, « à se bidonner » , comme on dit. Celles et ceux qui étaient à Bruxelles en 2005 , dans un certain théâtre, s’en souviendront sûrement.

Résumé de la saynète:

Une vieille dame anglaise, miss Sophie, veut fêter son quatre-vingt-dixième anniversaire avec ses amis de toujours, Sir Toby, l’amiral von Schneider, Mr Pommeroy et Mr Winterbottom. Probablement sont-ils tous déjà décédés, car c’est son majordome qui va jouer les rôles de toutes ces personnes, et, en particulier, il va vider leurs verres à chaque plat.

Passez toutes et tous un joyeux réveillon et un bon nouvel an.

Vous avez dit: « illusion »? (histoire drôle)

Un homme était en recherche de vérité et il s’était intéressé à toutes les traditions et toutes les philosophies possibles, et il était tombé sur cette grande vérité: « Le monde n’est qu’une illusion ».

Riche de ce nouveau savoir, il imposait à qui voulait l’entendre cette grande et noble vérité: « Le monde n’est qu’une illusion ». Il savait démonter à merveille les mécanismes mentaux de ses interlocuteurs et leur prouver par A + B, avec citations à l’appui, qu’ils étaient dans l’illusion la plus totale, que leurs conceptions n’étaient qu’illusion et qu’eux-mêmes, si on voulait bien creuser un petit peu… Rien ni personne ne pouvait le contredire et il était devenu un maître en matière de « briseur d’illusions ».

Or, un jour, alors qu’il se promenait dans la rue, il avisa un poteau. Tout de suite, son mental se mit en route: ce qu’il voyait n’était qu’illusions, il ne fallait pas s’attacher à la forme. Toujours plongé dans ses pensées, il se dirigeait bravement vers le poteau, et… BING! Il tomba, à moitié assommé.

On l’aida à se relever, et il s’assit sur un banc non loin de là pour reprendre ses esprits. Encore tout étourdi, il se demandait ce qui avait bien pu se passer. Il entendit alors dans sa tête une petite voix, un peu narquoise, qui lui dit:

« Soit tu n’as pas foi en ce que tu dis, soit ta prétention d’être sans illusions est elle-même une illusion ».

Gaudius

Sondage sur la musique

Pensez vous que la musique dodécaphonique sérielle ait une influence sur la croissance des carottes potagères?

• OUI, bien sûr!
• Non, absolument pas.
• M'en fiche, ch'suis carnivore.
• Je ne comprends pas le sens de votre question. (traduction ch'ti: HEIN?)
• NSP

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Le luth

Nasrudine est assis devant chez lui quand un voisin vient le trouver, avec un luth à la main. Il lui demande :

-          Est-ce que tu sais jouer du luth Nasrudine ?

-          Oui.

-          Alors vas-y.

Le voisin lui tend le luth et Nasrudine commence à jouer: « Diiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing » …. Toujours la même note, avec la même corde, à plusieurs reprises. Le voisin l’interrompt :

-          Arrête Nasrudine, ce n’est pas une façon correcte de jouer du luth, tu joues toujours la même note. Les joueurs de luth déplacent leurs doigts de haut en bas et vice-versa.

Sans se troubler le moindre du monde, Nasrudine continue:

-          Eh bien, je sais pourquoi ils vont en haut et en bas et essayent les différentes cordes.

Le voisin est étonné et presque ravi: quelle nouvelle perle de sagesse va encore tomber de la bouche de ce haut personnage?

-          Pourquoi donc cela ?

Et Nasrudine, tranquillement, de répondre:

-          Parce qu’ils cherchent cette note que, moi, j’ai déjà trouvée.

NASRUDINE et le prêcheur:

Nasrudine est assis en tailleur sur un petit tapis, tranquillement. Un prêcheur arrive dans le village de Nasrudine, monte sur le banc  et se met à enseigner le peuple en ces termes :

« - Ô bonnes gens, le mal et le péché sont haïssables ! « 

Il repart sans rien dire d’autre, puis il revient le jour suivant, remonte sur le banc et  redit :

« - Ô bonnes gens, le mal et le péché sont haïssables ! « 

Il repart de nouveau, revient,encore le jour suivant,  remonte encore  sur le banc  et dit encore :

« - Ô bonnes gens, le mal et le péché sont haïssables ! « 

Pendant qu’il dit sa phrase, Nasrudine se lève, replie son tapis et se campe devant lui.

Le prêcheur, fort inquiet et courroucé aussi lui demande :   « Que fais-tu ? »

Nasrudine lui répond sans sourciller :   « Eh bien, j’ai pris une décision concernant tout ce péché et tout ce mal dont tu nous parles tout le temps ».

Le prêcheur se détend. Enfin quelqu’un qui a compris! Se radoucissant, il lui demande :   « Alors,le mal et le péché,  tu as décidé de les fuir ? »

Et Nasrudine, crânement, répond :   » Non, j’ai décidé de te fuir. »