La Paix Profonde

Posté par leblogdegaudius le 7 juin 2015

En tant que Rosicruciens, nous avons pour habitude de nous souhaiter la Paix Profonde dans toutes nos correspondances. Nous apprécions tous les textes qui traitent de ce sujet: exposés, conférences, prières, poèmes. . .Ces deux mots, « Paix» et « Profonde» sont tellement riches des sens que nous n’avons pas fini d’en faire le tour. Surtout, ils ont une telle résonance et sont tellement liés qu’ils doivent éveiller en nous un désir tel qu’il ne pourra être comblé que par Dieu lui-même et une telle aspiration que rien d’autre dans notre conscience ne peut l’égaler

Percevoir cet état peut être réellement une souffrance et installer en nous un grand malaise, en comparaison de notre état actuel. Nous pouvons alors nous sentir comme exilés sur une terre étrangère. Un grand poète, Lamartine, a résumé cette sensation en 2 vers:

Borné dans sa nature, infini dans ses vœux,

L ‘Homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux.

Et pourtant, paradoxalement, nous ne voudrions pas que cette souffrance cesse, car alors nous ressentirions confusément un vide insondable, comme une véritable violation de notre être profond.

Bien sûr, certaines doctrines, spécialement issues d’orient, enseignent que le désir est fondamentalement mauvais, qu’il est source de souffrance et que l’état le plus élevé est l’état de vacuité. C’est, du moins, l’acception générale, due à une traduction erronée de ces enseignements. A partir de cette erreur, nombre de chercheurs se sont vus abusés et ont délibérément piétiné leur propre conscience au nom de leur propre libération. En se voulant plus sages et plus évolués que la moyenne de l’humanité, ils ont fait preuve d’égoïsme, voire même d’égocentrisme et pour justifier leur non-intervention, ils se seront basés sur les écrits des plus grands sages qu’ils citeront parfaitement. On pourrait d’ailleurs leur objecter qu’il existe au sein de la tradition qu’ils étudient une voie d’amour et de compassion qui veut que celui qui a vraiment atteint le stade ultime préfère retarder son entrée dans le « nirvana » tant que le reste de ses frères et sœurs n’aura pas atteint à son tour la libération. Pour cela, ces êtres évolués se réincarnent alors qu’ils n’y sont nullement tenus afin d’apporter aide et réconfort au reste de l’humanité souffrante.

La Paix Profonde peut-elle s’accompagner de la plus parfaite insensibilité et de la plus grande indifférence envers notre entourage? Ce serait alors la négation de ce qui fait la valeur des enseignements rosicruciens. Il y aurait même contradiction fondamentale. Il importe donc de se débarrasser de l’image du sage ou soi-disant tel, grave, pénétré de la profonde importance de ce qu’il dit, entouré de disciples béats d’admiration et parlant de la plus parfaite sérénité tandis qu’autour de lui, le monde est ravagé.

 On ne peut dissocier la notion de Paix profonde de celle de plénitude. D’où la persistance, tout au long des siècles du mysticisme, dont on peut rappeler ici la définition: « Doctrine philosophique, tour d’esprit religieux qui suppose la possibilité d’une communion intime de 1 ‘homme avec la divinité par la contemplation et l’extase. » Dans cette définition, la contemplation s’entend comme un« état mystique où l’âme se concentre sur Dieu », ou encore comme « connaissance de Dieu acquise par la méditation », alors que l’extase se traduit par l’élévation de l’âme, un « ravissement de l’esprit qui le détache du monde sensible ».

Le mystique véritable est donc celui qui aspire à contempler et connaître Dieu en se détachant progressivement du monde. Mais il ne le fait pas de façon désordonnée et suit pour cela une technique particulière qui l’aidera à concrétiser son plus cher désir. Dans le cas qui nous intéresse, le mystique rosicrucien suivra donc la technique rosicrucienne délivrée dans les enseignements rosicruciens.

 Cette technique est fort simple à mettre en pratique, puisqu’elle nous est donnée dès nos premières monographies, et elle englobe tous les plans de notre être. Tout d’abord, d’un point de vue intellectuel, elle vise à calmer le mental en contribuant à satisfaire sa curiosité et en dressant un tableau assez complet de l’homme, de la Nature et du Divin. Ensuite, elle nous aide à éveiller nos facultés psychiques de façon à faire le lien entre ce que nous percevons et ce que nous savons. De plus, elle nous relie à un vaste ensemble d’êtres partageant les mêmes idéaux que nous et nous fait bénéficier de leur aide et de leur soutien. Enfin, elle nous amène à un point encore plus élevé en nous faisant voir dès le départ le but à atteindre.

Ce dernier point est le plus important, car c’est le garde-fou qui nous empêche de nous replier égoïstement sur nous-mêmes et nous rappelle pourquoi nous nous sommes affiliés à l’A.M.O.R.C.: contribuer au bien-être de notre prochain et à l’avancement spirituel de toute l’humanité. Ce serait n’être bon à rien que de n’être bon qu’à soi. Et à partir du moment où nous avons entr’ouvert la porte et commencer à marcher sur le chemin, il nous est impossible de la refermer.

 Dès lors que nous avons fait notre choix et commencé à travailler, comment nous est-il possible de trouver la Paix Profonde et la faire rayonner autour de nous? En premier lieu, il convient de commencer par ce que nous connaissons le mieux, c’est-à-dire nous-mêmes. La plus grande richesse qu’un être humain puisse avoir sur cette terre est la santé du corps. Pour cela, nous avons besoin d’une nourriture équilibrée, la plus saine possible, de boire suffisamment d’eau, d’un rythme de vie conforme aux lois de la nature (bien que dans les conditions de vie actuelles, ce soit bien difficile) et de suffisamment d’heures de sommeil. Sans oublier bien sûr un peu d’exercice physique et une bonne hygiène respiratoire. Si nous prenons soin de notre véhicule terrestre, celui-ci peut nous rendre de grands services. Ne le considérons pas comme notre adversaire, comme semblent le faire croire certaines philosophies fantaisistes ou dangereuses. L’être humain n’est pas que pur esprit, il est aussi fait de matière.

Une fois que nous avons établi la paix dans notre corps, nous devons établir ce qu’on pourrait appeler « la paix du cœur », en entretenant des pensées et des émotions aussi positives que possible, et en prenant garde aux pensées de colère, de rancœur, de jalousie et méchanceté qui pourraient nous venir. De récentes découvertes ont démontré que de telles pensées négatives, surtout lorsqu’elles sont répétées, affectent notre métabolisme en accélérant notre rythme respiratoire et cardiaque, en perturbant les processus digestifs et en abaissant nos défenses immunitaires. (A ce sujet, il existe un article très intéressant sur le site Internet de l’URCI, section Médecine intitulé « Les émotions et le stress ». Avis aux internautes). Or, il nous est tout à fait possible de choisir la nature de nos pensées pour influencer nos émotions. Notre Imperator, dans son ouvrage « Qu’il en soit ainsi! » l’explique ainsi:

« Un Rosicrucien a les moyens mystiques de neutraliser l’effet destructif de ses propres pensées, et, ce qui est tout aussi important, la possibilité de se protéger de celles que d’autres pourraient entretenir à son égard. » … « On ne combat pas une pensée négative en la refoulant ou en créant un rapport de force contre elle. Il vaut mieux la mettre à jour pour nous-mêmes, l’analyser, l’accepter et lui substituer une pensée de nature opposée ».

Lorsque nous sommes confrontés au désordre que provoquent les pensées discordantes, il convient de se relaxer et d’effectuer un période de méditation de façon à aider notre organisme à récupérer et puiser de nouvelles forces. Ensuite, reconnaître objectivement qu’une pensée discordante est en nous; sans se sentir coupable, avec lucidité, pourrait-on dire doit nous amener à plus d’humilité si nous avons tendance à faire preuve de trop d’orgueil. Enfin, faire le choix délibéré de lui substituer un pensée de nature opposée; autrement dit, opérer un processus d’alchimie spirituelle apporte non seulement un certain soulagement, pour ne pas dire un soulagement certain, mais crée également dans le cerveau de nouvelles connections que la pensée empruntera d’autant plus facilement que nous continuerons à entretenir des émotions positives. Quant aux pensées négatives que d’autres pourraient entretenir vis-à-vis de nous-mêmes, il convient de ne pas trop y attacher d’importance en se disant qu’on en peut plaire à tout le monde, de continuer notre travail pour le bien d’autrui et se dire que ce n’est pas tant ce qui nous arrive qui importe, que notre réaction face aux événements. Et s’il nous arrive de céder au découragement face aux épreuves que nous pouvons traverser, sachons faire preuve de patience et demander au Dieu de notre cœur l’aide nécessaire pour nous relever.

Il peut également nous arriver de souffrir, non de notre fait, mais face aux tourments que d’autres endurent, comme s’ils étaient les nôtres. En général, de telles choses arrivent lorsque nous avons suffisamment développé de sympathie envers notre prochain. Un tel état n’est pas facile à supporter et on pourrait dire qu’il se développe au fur et à mesure de notre progression spirituelle. La tentation serait grande de nous replier sur nous-mêmes pour échapper à cette souffrance et de jouir des bienfaits qui auront pu nous être accordés. Mais tout comme on ne peut oublier la lumière une fois qu’on l’a vue, on ne peut plus oublier les souffrances de nos frères et sœurs une fois qu’on les a ressenties.

Voilà pourquoi, dès le départ de notre affiliation, il nous est proposé de nous joindre au travail du Comité d’Entraide Spirituelle de la Grande Loge. En appliquant au bénéfice d’autrui ce que nous avons appris, en mettant en œuvre des lois mystiques, nous ne faisons rien d’autre que de justifier notre affiliation à notre Ordre. On pourrait même dire que la Paix Profonde nous sera refusée si nous la refusons à notre prochain et nous continuerons à souffrir tant qu’il souffrira.

 

Mais alors, à quoi bon travailler pour le bien des autres si nous-mêmes n’en retirons aucun bénéfice? C’est que justement, ce que nous recevons ne nous est peut-être pas exclusivement réservé. Un adage rosicrucien énonce ceci:

« Montre-toi généreux envers ceux qui sont dans le besoin ou qui sont moins favorisés que toi. Chaque jour, fais en sorte d’accomplir au moins une bonne action envers autrui. Quel que soit le bien que tu fais aux autres, ne t’en vante pas, mais remercie Dieu de t’avoir permis de contribuer à leur bien-être. »

Voilà pourquoi nous sommes amenés à partager les souffrances d’autrui. Mais nous pouvons aussi partager ses bonheurs et nous réjouir pour lui de tout le bien qu’il lui advient. Remercier le Cosmique du bien qui arrive aux autres est peut être une des plus grandes marques d’amour fraternel que nous pouvons concevoir. Ce peut être un bon moyen de conserver un peu de la sérénité que nous aurons pu acquérir, parallèlement à la joie de contribuer à le soulager de ses fardeaux.

Tant que nous travaillons à vivre en harmonie avec les lois naturelles et entretenir des pensées positives tout en œuvrant pour le bonheur de notre prochain, nous pouvons être sûrs que nous nous approchons petit à petit de la Paix Profonde. Il nous devient alors plus facile de remercier le Dieu de nos cœurs des bienfaits qui nous sont donnés et ne voulons rien d’autre qu’aspirer à mieux le connaître encore. En prenant l’habitude de faire du Divin notre principal centre d’intérêt, nous finirons un jour par connaître l’illumination et à vivre en permanence dans l’harmonie cosmique. Pour le moment, goûtons les moments de paix qui nous sont accordés car ils sont un aperçu momentané de ce qui nous attend au bout du chemin.

Pour terminer cet exposé, laissons encore la parole à notre Imperator :

« Lorsque Dieu sera le centre de notre activité consciente, lorsque nous reconnaîtrons Sa présence dans le cœur et dans le corps de tout ce qui vit sur notre Terre, lorsque notre âme sera suffisamment pure pour refléter Sa gloire, alors, en vérité, nous recevrons les bénédictions de la Paix Profonde. Dès lors, nous deviendrons nous-mêmes un agent de la Divinité et disposerons de l’influx physique, mental, émotionnel et spirituel voulu pour aider tous ceux qui sont encore en guerre contre eux-mêmes ou qui subissent celle que d’autres leur imposent. »

Il n’y a là rien d’autre à ajouter, sinon de souhaiter à toutes et tous la Paix Profonde.

Gaudius

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